petites morts sans importance
&
poésie de supermarché

 

 

amor

 

 

Vil poison qui s’infiltre,
force la porte, se déploie
dans mes veines, s’invite
et se nourrit de l’émoi.

S’installe fourbe parasite
et distille son fiel froid
dans ce cœur qu’il habite,
saigne ce qu’il boit.

Qu’il m’apprenne la douce chaleur,
les lunes pleines, les heures candides,
avant le mensonge et la rancœur,
goûter au miel et le recracher acide.

Vois le serpent d’ombre
sourdre depuis les draps,
me saillir, bête féconde,
se greffer entre mes bras.

Et troubler mon regard,
défaire un à un les liens,
rendre miens ses choix
que me gagne le venin.

Qu’il m’apprenne la douce chaleur,
les lunes pleines, les heures candides,
avant le mensonge et la rancœur,
goûter au miel et le recracher acide.