petites morts sans importance
des chemins et des impasses
Il est autant malhonnête que lâche de faire l'économie du questionnement
sur la part active que l'on prend dans les choses désagréables de la
vie. Car à quelques rares exceptions où l'on subit une situation dont on
n'a rien demandé, force est de constater que nous sommes davantage acteurs de nos déboires, notamment sentimentaux, qu'il n'y paraît.
S'il est de coutume d'avancer qu'en amour on ne choisit pas et qu'il
rend aveugle, cela ne nous épargne pas une vérité moins romantique : ce n'est pas l'amour qui déforme le prisme d'une réalité somme toute banale, mais
souvent la peur de perdre un Autre, parmi tant, qui vient,
pour la plupart du temps réparer une faille narcissique, une angoisse d'abandon ou nourrir un
ego surdimensionné. La décision est toujours possible et celle de fermer les yeux est parfaitement volontaire.
Dans le soucis de préservation d'un psychisme parfois déjà fragilisé, il est légitime de vouloir passer pour celui qui subit en oubliant le simple fait qu'une relation est avant tout une interrelation
et que chacune des parties la façonne à son image.
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