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petites morts sans importance & poésie de supermarché
la mémoire
vive
Quinze
années se sont écoulées et que me reste-t-il de ce rendez-vous manqué
sinon la confirmation de ce que nous savions déjà l’un de l’autre. Quand
le choc imminent, sublime et aveuglant n’a pas eu lieu, quand l’évidence
du mauvais choix a transformé la douceur et l’affection en rancœur et
que le flot des mots amers a souillé dans le même courant passé et
avenir.
Aujourd’hui que la colère est oubliée comme une guerre perdue sans même
savoir quel en était l'enjeu, je repense à l’ouverture, un espace que tu
m’avais offert comme une aventure belle et pure. Une histoire d’eau à
laquelle je ne croyais pas, n’observant du chemin à découvrir que les pièges
nombreux depuis ce quai de gare, ce baiser volé, cette promesse qui ne
serait jamais tenue.
Il n’est pas de hasards, il est des mots doux comme une révérence,
portée par la tristesse et la douleur de vivre dans l'absence. Et
je suis resté cet instant fragile, me remplissant d’espoir parce
qu’il sera long le chemin, les mirages nombreux avant que l’on ne se
retrouve. Mon meilleur souvenir, bien à toi. Mon ami.
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