petites morts sans importance
la méprise
Assis juste en face, tu me souris l'air faussement paisible. Je lis dans tes yeux l'inquiétude et tu as dissimulé
tes mains dont j'aurais aussitôt noté le tremblement. Tu commences ton discours, une suite de mots choisis mais je ne t'écoute pas.
Je t'observe et j'imagine le labyrinthe de tes phrases, le long parcours qui éloigne le point de départ de celui de l'arrivée,
comme la dernière promenade de l'animal que l'on accompagne à l'abattoir. J’acquiesce avec bienveillance à chacune de tes estocades
déguisées et conscient de ne pouvoir lutter contre ce courant, je me plais à l'accompagner afin de te rendre la tâche plus facile.
A un point tel que tu en viens jusqu'à douter de ta décision. Car si aujourd'hui tu m'annonces la rupture, c'est uniquement parce
que tu es convaincu de mon sentiment à ton égard.
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