petites morts sans importance
&
poésie de supermarché

 

 

la nuit s'étire

 

 

Je fais semblant de dormir,
pour ne pas répondre à tes questions
et je te fais dos sans rien dire,
en te laissant en suspension,
en trahison,
sans armes,
juste le coté animal.

Tu fais semblant de dormir,
en guettant chacune de mes inspirations
et face à mon dos sans avenir,
tu attends ma déclaration,
ma démission,
sans drame,
juste une fin banale.

Et parfois la nuit s’étire,
en découvrant toujours le pire.
Parfois, chacun de nous fait mal.
Parfois, chacun de nous a mal.

Nous faisons semblant de dormir,
en comptant passer les heures,
en partageant, sans rien se dire,
les lunes blanches en froideur,
en douleur,
sans larmes,
juste deux cœurs qui se fanent.

Et parfois la nuit s’étire,
en découvrant toujours le pire.
Parfois, chacun de nous fait mal.
Parfois, chacun de nous a mal.