petites morts sans importance
&
poésie de supermarché

 

 

la sieste

 

 

Je suis allé le chercher derrière le miroir, sur ces chemins qui nous ramènent invariablement au fond du bois. Jouer au loup, à l'ogre et à quelques autres monstres encore. Puis, fatigués par la course et la peur mêlées, nous nous sommes étendus, nus, au soleil, le temps de nous raconter les nuages, chatouillés par l'herbe qui fourmillait de mille vies. Alors le corps s'est mis à parler et il nous a fallu désapprendre tous nos mots. Je ne sais plus à quelle virgule nos jambes se sont enlacées, ni si du passé ou du futur. Je me suis contenté d'être là, contre lui, comme à la première fois, captivé par les effluves de sa peau, faisant mienne la tiédeur de son dos quand ma main s'étoilait sur son cœur. Un rêve possible.