petites morts sans importance
&
poésie de supermarché

 

 

l'adieu de la mère

 

 

Le monde change, des murs tombent,
d'autres montent pour se protéger,
nous séparer, cette seconde
me semble durer l'éternité.

Passe la porte, force le pas,
regarde au loin, ne te retournes pas.
Si je te veux encore un peu,
c'est cette peine qui me nourrira.

Envole-toi,
ouvre tes ailes, laisse-toi porter
vers d'autres bras
qui sauront mieux t'enlacer.

Je suis racine, un cordon coupé,
une lumière qui décline, un souffle expiré.
Ma vie,ma force, ma douce moitié,
c'est dans tes veines que je vivrai.

Envole-toi,
ouvre tes ailes, laisse-toi porter
vers d'autres bras
qui sauront mieux t'enlacer.

Garde de moi la caresse de mes cheveux
lorsque je te bordais,
garde de moi le goût de mon sein,
la chaleur de mon ventre
lorsque nous n'étions qu'un.

Mon doux, mon ange,
envole-toi,
ouvre tes ailes, laisse-toi porter
vers d'autres bras
qui sauront mieux t'enlacer.

Envole-toi,
mon souffle deviendra vent.