petites morts sans importance
&
poésie de supermarché

 

 

l'araignée

 

 

J'ai le souffle chaud
sous le ventre engourdi,
je soulève la peau
de ton visage flétri,
nous nous sommes arrachés,
l'un de l'autre, divisés.

Ne pars pas sur le sable,
reste dans mes bras,
mon fils de soie,
viens te blottir dans ma toile,
je te garderai du froid,
croix de fer, de bois
et plus jamais tu ne partiras.

Dis mon nom, murmure-le
pour l'éternité, répète
encore et encore combien tu m'aimes,
tes mots, comme le sang dans mes veines,
me nourrissent d'oxygène.