petites morts sans importance
&
poésie de supermarché

 

 

le garçon aux yeux verts

 

 

Il entre, le garçon aux yeux verts.
Sans dire un mot, il s’assoit et me sourit,
il garde le silence et le mystère.
Ce n’est pas un jeu, c’est juste lui.

Il me regarde et je me perds,
mon corps qui tremble, comme je rougis.
Je lui dis les mots et je lui sers,
sur un plateau de prose, toute ma vie.

Et je rêve éveillé, qu’il se lève m’enlever,
me prendre dans ses bras, me dire tout bas,
comme à la première fois,
les murmures et les regards,
retenir mes mains, m’enlacer
et ne plus connaître la faim,
et ne plus connaître la soif,
à m’en laisser mourir.
Mais…

Il est absent, le garçon aux yeux verts.
Sans dire un mot, il est là et il est déjà parti,
il garde le silence, il garde son repère.
Ce n’est pas un jeu, c’est juste fini.

Je le regarde et je le perds,
mon cœur qui tremble, comme je frémis.
Je lui dis les mots et je lui sers,
sur un plateau de prose, tout mon souci.

Et je rêve éveillé, qu’il se lève m’enlever,
me prendre dans ses bras, me dire tout bas,
comme à la première fois,
les murmures et les regards,
retenir mes mains, m’enlacer
et ne plus connaître la faim,
et ne plus connaître la soif,
à m’en laisser mourir.
Et…

Il s’en va, le garçon aux yeux verts.
Sans dire un mot, il a choisi un autre avenir,
il garde le silence et ses longs hivers.
Ce n’est pas un jeu, c’est juste sa vie.

Je le regarde et je désespère,
ma peau qui se fane, comme il se replie.
Je lui dis les mots et je lui sers,
sur un plateau de prose, la sortie.

Et je rêve éveillé, qu’il se lève m’enlever,
me prendre dans ses bras, me dire tout bas,
comme à la première fois,
les murmures et les regards,
retenir mes mains, m’enlacer
et ne plus connaître la faim,
et ne plus connaître la soif,
à m’en laisser mourir.
Puisque…

Il ne m’aime plus, le garçon aux yeux verts.
Ce n’est pas de sa faute, c’était déjà écrit,
il garde le silence, son chemin solitaire.
Ce n’est pas un jeu, juste une faute d’envie.

Je le regarde et je ne suis plus qu’hier,
une simple larme, un jour de pluie.
Je lui dis les mots et je lui sers,
sur un plateau de prose, le sombre ennui.

Et je rêve éveillé, qu’il se lève m’enlever,
me prendre dans ses bras, me dire tout bas,
comme à la première fois,
les murmures et les regards,
retenir mes mains, m’enlacer
et ne plus connaître la faim,
et ne plus connaître la soif,
à m’en laisser mourir.