petites morts sans importance
&
poésie de supermarché

 

 

l'écharde

 

 

Il est parti,
je ne me suis pas rendormi.
J'ai mis son débardeur pour le sentir sur moi.
L'attente est longue
et la plaisante douleur
devient un plaisir douloureux.

Le silence est cri.

Je marche, pieds nus sur le parquet,
une écharde me pénètre.
Je ne la retire pas
pour le sentir en moi.

Le cri est douleur.

Je contemple le tableau,
un combat de taureaux,
une danse, une saillie.

La douleur est vie.

Je respire en vague,
mes muscles se détendent
et je sens la tiédeur de mes viscères.

Petite mort.

Voudras-tu me bercer tendrement dans tes bras ?
Caresseras-tu mon visage si j'ai envie de pleurer ?

Peut-être devrais-je grandir
et venir te chercher au coin de la rue,
perdre le contrôle
et accepter de ne plus jamais revoir tes yeux.

Touche-moi.