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petites morts sans importance & poésie de supermarché
les mille marées
Je suis mort un 2 février face à la mer.
J’ai marché toute la nuit le long de la plage en comptant les pas,
dessinant sur le sable ces mots que je ne te dirai pas.
Mille marées me séparent de toi.
Une lune passera.
Des enfants sages, partis construire d’illusoires murailles,
trouveront mon corps, ma joue contre terre,
tourné vers cet horizon indécis que tu me destinais.
Peut-être pourront-ils lire sur le sable encore humide
ces mots que je ne dirai pas.
Mille marées me séparent de toi.
Se moqueront-ils de mon sourire ?
Planteront-ils leur drapeau de forteresse dans la plaie ouverte ?
Sauront-ils seulement que je ne suis plus ?
J’attendrai, entendu là, touriste d’hiver,
qu’elles viennent à moi et me lavent de cet amour qu’il ne fallait pas.
Les marées, une à une.
Les marées qui m’éloignent de toi.
Les mille marées.
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