petites morts sans importance
&
poésie de supermarché

 

 

les morceaux de verre

 

 

Poussière
sur mon visage.
Pâle, la lumière
traverse l’orage
et vient m’aveugler.
Je sens mes muscles se réveiller.

Fièvre
avec ma rage.
Sale, la terre
devient fange,
me veut prisonnier.
Je sens mon corps se libérer.

Je saigne à pleines paupières,
je n’ai plus peur de perdre,
je gagne ailleurs ce que je perds
ici à attendre, à me taire

quand aucun compliment,
aucune récompense ne vient,
quand le seul remerciement
se paye au revers de la main.

Et je cours sur des morceaux de verre,
et je cours sans regarder mon chemin.
Je fixe le point de lumière,
ce point qui m’éclaire.
Et je cours sur des morceaux de verre,
et je cours sans regarder plus rien
que ce point de lumière,
ce point qui m’éclaire.

Et je te laisse si loin derrière
que j’en oublie déjà ton nom
et avec lui toutes les guerres
qui faisaient mon horizon.

Je ne t’entends plus hurler,
l’écho de ta haine ne résonne
plus dans ma tête, je sais
que tu ne seras jamais personne.

Et je cours sur des morceaux de verre,
et je cours sans regarder mon chemin.
Je fixe le point de lumière,
ce point qui m’éclaire.
Et je cours sur des morceaux de verre,
et je cours sans regarder plus rien
que ce point de lumière,
ce point qui m’éclaire.