petites morts sans importance
&
poésie de supermarché

 

 

ma balançoire

 

 

Tu ne sauras rien de moi
qui ne soit pas du bout des doigts,
rien qui ne te donne le droit
de me prendre plus en avant de tes bras.

Car si nous devenions amis,
comme un mensonge entre nous,
je te perdrais pour la vie
contre quelques mots d'amour.

Et depuis ma balançoire,
je sors de l'ombre à la lumière,
j'apparais et je me sers,
je m'approche et je repars
sans donner d'autres rendez-vous
que ces allers-retours.

Et je passe, chasse,
le temps et l'espace
ne t'appartiennent pas.

Tu n'auras rien de plus de moi
que nos deux corps sous les draps,
rien qui ne te donne le droit
d'autre chose que de me garder du froid.

Car si nous devenions épris,
sans cette distance entre nous,
je te perdrais pour la vie
contre quelques mots d'amour.

Et depuis ma balançoire,
je sors de l'ombre à la lumière,
j'apparais et je me sers,
je m'approche et je repars
sans donner d'autres rendez-vous
que ces allers-retours.

Et je casse, lâche,
le temps et l'espace
ne m'appartiennent pas.