petites morts sans importance
&
poésie de supermarché

 

 

ma non troppo

 

 

Ce n’est pas une symphonie, juste un air de piano,
pour tous ces gens si drôles, si gentils, si beaux,
mais que l’on largue toujours un peu plus tôt,
pour sûr, de les avoir tant aimés, ma non troppo.

Ces gens que l’on flatte d’être tellement trop bien,
quand à la banale vérité ils ne sont simplement rien
d’autre que des gens à peine tout juste moyens,
pour désirer les garder sans serrer d’autres mains.

Et avec tout son meilleur tact,
toujours promettre le contact,
quand se joue le dernier acte,
à l’heure de passer à la trappe.

Ce n’est pas une tragédie, juste une autre trahison
pour tous les transis, les amoureux du premier soir
qu’il faut charmer pour étourdir du meilleur poison,
le même fiel qu’il faudra boire à l’heure du départ.

Ces gens dont on se hâte de faire figurer au tableau,
quand en toute objectivité, ce qui nous flatte l’ego
reste la comptabilité, une basique suite de numéros,
en se mentant d’avoir toujours aimé… Ma non troppo.

Et avec tout son meilleur tact,
toujours promettre le contact,
quand se joue le dernier acte,
à l’heure de passer à la trappe.