petites morts sans importance
&
poésie de supermarché

 

 

ma vie homosociale

 

 

Ce qu’il a de bien dans les soirées à garçons sensibles c’est que tout le monde est en chasse. Par conséquent, n’importe qui, même la plus infâme des larves qui ferait perdre son érection à un caribou en rut, est susceptible d’une quelconque attention… Suivie, réflexe pavlovien de la pintade de base, d’une moue boudeuse. Merci de me laisser croire que j’existe le temps d’un regard.

Ce qu’il y a de rigolo dans les soirées à pédés, c’est que les garçons les plus attirants sont toujours maqués. Ce sont aussi eux qui matent le plus les autres. A croire que le couple stimule la libido, mais pas à l’égard de son partenaire. S’emmerder seul c’est déjà un peu triste, alors à deux... C’est probablement juste pour l’opportunité d’avoir un cerveau en entier. Merci de me laisser vomir ma part de pizza périmée dans mon coin, en solitaire.

Ce qu’il y a d’excitant dans les soirées à invertis, c’est qu’il y a souvent un seul et unique hétérosexuel. De préférence, pompier ou un truc de calendrier dans le genre, accompagné de sa femme, splendide et enceinte, avec qui il file le parfait amour. D’un naturel gay friendly narcissique, il est toujours prompt à mettre la main aux fesses, cambrées à l’extrême pour l’occasion, de ses potes "tapettes". Merci de ne pas m’expliquer comment on change un balai d’essuie glace, je sais vidanger tout seul.

Ce qu’il y a de tragique dans les soirées à tafioles, c’est qu’il y a toujours une piscine pas très loin. L’occasion de défiler en maillot de bain, pas à moins de 150 euros les 10cm2 de tissu, d’exhiber fièrement bronzage, pectoraux et tatouages tout en arborant le sourire naïf d’un enfant de huit ans quand toute la parade n’a d’autre objectif qu’un orgasme bon marché. Merci de me laisser dans le congélateur où maman m’a déposé il y a quelques années.