petites morts sans importance
&
poésie de supermarché

 

 

quelques secondes

 

 

Qu'il est douloureux de partager,
lorsqu'on ne peut donner.
Si je vous aime, sachez-le,
c'est bien malgré moi
et vos paroles acerbes
n'affecteront en rien mon émoi.

Ne me haïssez pas,
ne me méprisez pas,
à défaut de comprendre,
saurez-vous simplement attendre

quelques secondes, quelques semaines, quelques années.

Mon ami, je me sens si coupable
de la douleur que vous me portez
et vos manières affables,
n'auront de cesse de me saigner.

Gageons que l'hiver saura flétrir la fleur
mais il est des racines
qui résistent au plus mauvais temps
et ne donnent qu'épines,
que se réveille le printemps.

Si je vous perds en vous aimant,
je me perdrais en vous laissant.
Que puis-je donc espérer
qui calme la brûlure ?

Quelques secondes, quelques semaines, quelques années.

Que mon cœur à votre présence,
ne soit plus ce tambour sans mesure,
que mon âme gagne patience
de votre ombre et de vos murmures.