petites morts sans importance
&
poésie de supermarché

 

 

tu écriras

 

 

Choisis-toi un gentil garçon,
dis-lui comme tu l’aimes,
écris-lui de jolies chansons
et à chaque mot que tu sèmes,
attends la floraison.

Et qu’il se sente toujours le plus important,
qu’il ne sache rien d’autre que tes bras.

Alors, peut-être, il s’ouvrira
quand tu ne t’y attendras pas
et dans son cœur, tu écriras
ces mots que ta voix
jamais ne lui dira.

Et que vos mains dans vos mains s’enracinent,
à n’être plus seuls, une seconde pour l’éternité.

Alors, attends que le garçon
s’épanche en je t’aime,
laisse couler son émotion
et que chaque mot qu’il saigne,
nourrisse l’oraison.

Et qu’il se sente toujours le plus désirant,
qu’il ne sache rien d’autre que les larmes.

Alors, peut-être, il souffrira
de cet amour qui n’en est pas
et dans son cœur, tu écriras
cette plaie que ta voix
jamais ne lui dira.

Et que tes mains, sans le lien, l’assassinent
à n’être plus rien, cette seconde, pour l’éternité.